PLB 151 Job 28-30
1 | Il y a pour l'argent une mine d'où on le fait sortir, Et pour l'or un lieu d'où on l'extrait pour l'affiner; |
2 | Le fer se tire de la poussière, Et la pierre se fond pour produire l'airain. |
3 | L'homme fait cesser les ténèbres; Il explore, jusque dans les endroits les plus profonds, Les pierres cachées dans l'obscurité et dans l'ombre de la mort. |
4 | Il creuse un puits loin des lieux habités; Ses pieds ne lui sont plus en aide, Et il est suspendu, balancé, loin des humains. |
5 | La terre, d'où sort le pain, Est bouleversée dans ses entrailles comme par le feu. |
6 | Ses pierres contiennent du saphir, Et l'on y trouve de la poudre d'or. |
7 | L'oiseau de proie n'en connaît pas le sentier, L'oeil du vautour ne l'a point aperçu; |
8 | Les plus fiers animaux ne l'ont point foulé, Le lion n'y a jamais passé. |
9 | L'homme porte sa main sur le roc, Il renverse les montagnes depuis la racine; |
10 | Il ouvre des tranchées dans les rochers, Et son oeil contemple tout ce qu'il y a de précieux; |
11 | Il arrête l'écoulement des eaux, Et il produit à la lumière ce qui est caché. |
12 | Mais la sagesse, où se trouve-t-elle? Où est la demeure de l'intelligence? |
13 | L'homme n'en connaît point le prix; Elle ne se trouve pas dans la terre des vivants. |
14 | L'abîme dit: Elle n'est point en moi; Et la mer dit: Elle n'est point avec moi. |
15 | Elle ne se donne pas contre de l'or pur, Elle ne s'achète pas au poids de l'argent; |
16 | Elle ne se pèse pas contre l'or d'Ophir, Ni contre le précieux onyx, ni contre le saphir; |
17 | Elle ne peut se comparer à l'or ni au verre, Elle ne peut s'échanger pour un vase d'or fin. |
18 | Le corail et le cristal ne sont rien auprès d'elle: La sagesse vaut plus que les perles. |
19 | La topaze d'Ethiopie n'est point son égale, Et l'or pur n'entre pas en balance avec elle. |
20 | D'où vient donc la sagesse? Où est la demeure de l'intelligence? |
21 | Elle est cachée aux yeux de tout vivant, Elle est cachée aux oiseaux du ciel. |
22 | Le gouffre et la mort disent: Nous en avons entendu parler. |
23 | C'est Dieu qui en sait le chemin, C'est lui qui en connaît la demeure; |
24 | Car il voit jusqu'aux extrémités de la terre, Il aperçoit tout sous les cieux. |
25 | Quand il régla le poids du vent, Et qu'il fixa la mesure des eaux, |
26 | Quand il donna des lois à la pluie, Et qu'il traça la route de l'éclair et du tonnerre, |
27 | Alors il vit la sagesse et la manifesta, Il en posa les fondements et la mit à l'épreuve. |
28 | Puis il dit à l'homme: Voici, la crainte du Seigneur, c'est la sagesse; S'éloigner du mal, c'est l'intelligence. |
1 | Job prit de nouveau la parole sous forme sentencieuse et dit: |
2 | Oh! que ne puis-je être comme aux mois du passé, Comme aux jours où Dieu me gardait, |
3 | Quand sa lampe brillait sur ma tête, Et que sa lumière me guidait dans les ténèbres! |
4 | Que ne suis-je comme aux jours de ma vigueur, Où Dieu veillait en ami sur ma tente, |
5 | Quand le Tout-Puissant était encore avec moi, Et que mes enfants m'entouraient; |
6 | Quand mes pieds se baignaient dans la crème Et que le rocher répandait près de moi des ruisseaux d'huile! |
7 | Si je sortais pour aller à la porte de la ville, Et si je me faisais préparer un siège dans la place, |
8 | Les jeunes gens se retiraient à mon approche, Les vieillards se levaient et se tenaient debout. |
9 | Les princes arrêtaient leurs discours, Et mettaient la main sur leur bouche; |
10 | La voix des chefs se taisait, Et leur langue s'attachait à leur palais. |
11 | L'oreille qui m'entendait me disait heureux, L'oeil qui me voyait me rendait témoignage; |
12 | Car je sauvais le pauvre qui implorait du secours, Et l'orphelin qui manquait d'appui. |
13 | La bénédiction du malheureux venait sur moi; Je remplissais de joie le coeur de la veuve. |
14 | Je me revêtais de la justice et je lui servais de vêtement, J'avais ma droiture pour manteau et pour turban. |
15 | J'étais l'oeil de l'aveugle Et le pied du boiteux. |
16 | J'étais le père des misérables, J'examinais la cause de l'inconnu; |
17 | Je brisais la mâchoire de l'injuste, Et j'arrachais de ses dents la proie. |
18 | Alors je disais: Je mourrai dans mon nid, Mes jours seront abondants comme le sable; |
19 | L'eau pénétrera dans mes racines, La rosée passera la nuit sur mes branches; |
20 | Ma gloire reverdira sans cesse, Et mon arc rajeunira dans ma main. |
21 | On m'écoutait et l'on restait dans l'attente, On gardait le silence devant mes conseils. |
22 | Après mes discours, nul ne répliquait, Et ma parole était pour tous une bienfaisante rosée; |
23 | Ils comptaient sur moi comme sur la pluie, Ils ouvraient la bouche comme pour une pluie du printemps. |
24 | Je leur souriais quand ils perdaient courage, Et l'on ne pouvait chasser la sérénité de mon front. |
25 | J'aimais à aller vers eux, et je m'asseyais à leur tête; J'étais comme un roi au milieu d'une troupe, Comme un consolateur auprès des affligés. |
1 | Et maintenant!... je suis la risée de plus jeunes que moi, De ceux dont je dédaignais de mettre les pères Parmi les chiens de mon troupeau. |
2 | Mais à quoi me servirait la force de leurs mains? Ils sont incapables d'atteindre la vieillesse. |
3 | Desséchés par la misère et la faim, Ils fuient dans les lieux arides, Depuis longtemps abandonnés et déserts; |
4 | Ils arrachent près des arbrisseaux les herbes sauvages, Et ils n'ont pour pain que la racine des genêts. |
5 | On les chasse du milieu des hommes, On crie après eux comme après des voleurs. |
6 | Ils habitent dans d'affreuses vallées, Dans les cavernes de la terre et dans les rochers; |
7 | Ils hurlent parmi les buissons, Ils se rassemblent sous les ronces. |
8 | Etres vils et méprisés, On les repousse du pays. |
9 | Et maintenant, je suis l'objet de leurs chansons, Je suis en butte à leurs propos. |
10 | Ils ont horreur de moi, ils se détournent, Ils me crachent au visage. |
11 | Ils n'ont plus de retenue et ils m'humilient, Ils rejettent tout frein devant moi. |
12 | Ces misérables se lèvent à ma droite et me poussent les pieds, Ils se fraient contre moi des sentiers pour ma ruine; |
13 | Ils détruisent mon propre sentier et travaillent à ma perte, Eux à qui personne ne viendrait en aide; |
14 | Ils arrivent comme par une large brèche, Ils se précipitent sous les craquements. |
15 | Les terreurs m'assiègent; Ma gloire est emportée comme par le vent, Mon bonheur a passé comme un nuage. |
16 | Et maintenant, mon âme s'épanche en mon sein, Les jours de la souffrance m'ont saisi. |
17 | La nuit me perce et m'arrache les os, La douleur qui me ronge ne se donne aucun repos, |
18 | Par la violence du mal mon vêtement perd sa forme, Il se colle à mon corps comme ma tunique. |
19 | Dieu m'a jeté dans la boue, Et je ressemble à la poussière et à la cendre. |
20 | Je crie vers toi, et tu ne me réponds pas; Je me tiens debout, et tu me lances ton regard. |
21 | Tu deviens cruel contre moi, Tu me combats avec la force de ta main. |
22 | Tu me soulèves, tu me fais voler au-dessus du vent, Et tu m'anéantis au bruit de la tempête. |
23 | Car, je le sais, tu me mènes à la mort, Au rendez-vous de tous les vivants. |
24 | Mais celui qui va périr n'étend-il pas les mains? Celui qui est dans le malheur n'implore-t-il pas du secours? |
25 | N'avais-je pas des larmes pour l'infortuné? Mon coeur n'avait-il pas pitié de l'indigent? |
26 | J'attendais le bonheur, et le malheur est arrivé; J'espérais la lumière, et les ténèbres sont venues. |
27 | Mes entrailles bouillonnent sans relâche, Les jours de la calamité m'ont surpris. |
28 | Je marche noirci, mais non par le soleil; Je me lève en pleine assemblée, et je crie. |
29 | Je suis devenu le frère des chacals, Le compagnon des autruches. |
30 | Ma peau noircit et tombe, Mes os brûlent et se dessèchent. |
31 | Ma harpe n'est plus qu'un instrument de deuil, Et mon chalumeau ne peut rendre que des sons plaintifs. |
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